Nouveau Monde a commencé en 2012, à la suite du webzine YmaginèreS, à publier des auteurs méconnus qui méritent cependant toute notre attention. Des dizaines d’entre eux l’ont déjà été dans les pages de notre revue et sur notre blog (tournois des Nouvellistes et matchs d’écriture) et bien plus le seront à l’avenir. Nous allons aujourd’hui nous pencher sur la genèse de certains textes parus dans les contrées de notre Nouveau Monde car comment comprendre complètement la pensée d’un auteur dans un récit si nous ne savons pas pourquoi il s’est un jour décidé à le rédiger…
Erik Vaucey va nous faire quelques confidences au sujet de sa nouvelle "De l'encouragement au progrès", lauréate du 5ème Tournoi des Nouvellistes...
Chers lecteurs,
On me dit que vous pourriez être intéressés par la genèse de ma nouvelle
"De l'encouragement au progrès".
C'est avec plaisir que je me livre à cet exercice, en cherchant à être le plus
sincère possible, bien qu’il soit souvent difficile de découvrir tous les
méandres de l'inspiration et de l'alchimie neuronale à l'origine de l'écriture.
Pour cela, suivez-moi plusieurs décennies en arrière, dans les années 70.
Je me revois allongé sur un tapis chez mon grand-père, né en... 1893 ! Je
dévorais, métaphoriquement fort heureusement, sa collection reliée de la revue
l'Illustration. Je passais des heures à voyager de par le monde au fil
des gravures - je me souviens encore celle de l'exposition universelle de 1889
- laissant mon imagination divaguer à la lecture de faits divers qui, bien que
très factuels et synthétiques, possédaient un pouvoir évocateur d'une grande
puissance.
De ces heures, j'ai gardé un intérêt presque romantique pour le Paris de la
fin XIXème et du début XXème. Toute occasion était bonne pour compléter ma
perception de cette période, des romans de Gustave Flaubert, de Victor Hugo ou
d'Alexandre Dumas jusqu'aux caricatures de Daumier.
Adolescent, j'ai suivi Jules Verne dans ses “voyages extraordinaires”.
Parents, grands-parents, parrain et marraine étaient mis à contribution pour
m'offrir des fac-similés de la fameuse édition d'Hetzel. L’émotion était encore
plus grande quand j'ai pu lire certains romans dans l'édition originale grand
format.
Illustration de Guillaume Czakow - Nouveau Monde Hors-série n°2 à paraître en 2015 |
Une autre source d'inspiration, délibérément anachronique, fut pour moi les
aventures de Tintin. Je pense que vous n'aurez pas eu de mal à reconnaître la
Castafiore, même si j'ai légèrement italianisé son nom. La pierre aux pouvoirs
étranges n'est pas non plus sans lien avec l'Etoile mystérieuse. À propos
de cette pierre, la poursuite sur le Vésuve est inspirée d'une sortie sur ce
volcan, où j'accompagnais un groupe de lycéens. Dans mon texte se cachent
encore d'autres références, mais je vous laisse le plaisir de les trouver par vous-même
!
Une fois toutes ces sources d'inspiration réunies, il fallait encore
construire une histoire. Je voulais que ce soit de la science-fiction, qu'elle
se passe fin XIXème à Paris, qu'elle rende hommage à Jules Verne et que la Tour
Eiffel en soit un des "personnages" et ait un rôle clé. Il fallait
donc qu'elle se déroule sur une période assez longue...
Avant de commencer la rédaction de mon texte, je me suis alors documenté de
manière à rendre mon histoire la plus proche possible de la réalité historique,
hormis ce qui relève de la fiction, bien sûr. Il en est par exemple ainsi des
débuts difficiles de la carrière de Jules Verne ou encore de la genèse de la
Tour Eiffel, sauf peut-être pour l'usage que mon héros en fait... quoi que ;)
Avez-vous été voir ce qui se trouve au sol entre ses piliers, à l'exact milieu
?
Une dernière confidence, quand j'écrivais la scène finale, j'imaginais la
gravure qu'aurait pu dessiner Benett, l'illustrateur des éditions originales
des “voyages extraordinaires”.
Erik Vaucey
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