Nouveau Monde a commencé en 2012, à la suite du webzine YmaginèreS, à publier des auteurs méconnus qui méritent cependant toute notre attention. Des dizaines d’entre eux l’ont déjà été dans les pages de notre revue et sur notre blog (tournois des Nouvellistes et matchs d’écriture) et bien plus le seront à l’avenir. Nous allons aujourd’hui nous pencher sur la genèse de certains textes parus dans les contrées de notre Nouveau Monde car comment comprendre complètement la pensée d’un auteur dans un récit si nous ne savons pas pourquoi il s’est un jour décidé à le rédiger…
Pascal Bléval a accepté de nous parler de la naissance de deux de ses nouvelles, "Dans les nuages égarés" et "Destination incorrecte"...
Mardi dernier (on était le 21 avril), je partageais un appel à texte d’Aramis Mousquetayre, pour le 6éme (déjà le 6éme???? c’est fou ce que le temps passe vite…) tournoi des nouvellistes. Je me disais que j’y participerais bien, malgré ma glorieuse déconfiture lors de la précédente édition. Remarquez, je la comprends, cette déconfiture. Voilà ce qu’il se passe quand on ne se fait pas assez relire.
Bref.
Toujours est-il que je partageais l’info sur mon profil facebook, pour y réfléchir, et là, pouf, message privé d’Aramis en personne ! Voilà qu’il me disait, je cite : « Dans le cadre d’une nouvelle rubrique sur le blog Nouveau Monde, cela te dirait de nous raconter la genèse d’un de tes textes ? ».
Il en voulait un qui me tienne à cœur et qui aurait été publié sur son blog ou dans son webzine. Un nom me vient aussitôt en tête (« Dans les nuages égarés »), puis un autre (« Destination incorrecte »). Cruel dilemme.
Dans le premier, un jeune garçon (Tama) vit sur un bateau volant. Il soupire d’amour pour Nathalie, la fille du capitaine. Mais une petite cohorte de petits dragons irascibles croise soudain la route de la frégate qui a recueilli Tama…
Dans le second, Herbert Léonard, l’unique survivant d’une dramatique erreur d’estimation, vient réclamer réparation au bureau de la « Société des Déménageurs de l’Extrême ». Le problème ? Les techniciens censés déménager la planète (celle où vivait la famille d’Herbert Léonard) l’ont précipité droit dans un trou noir ! Embêtant… ^^
Quel texte choisir ?
Après mure réflexion, j’ai finalement choisi de parler des deux, car ils ont chacun une place à part dans mon cœur. ☺
Accrochez vos ceintures, c’est parti !
« Dans les nuages égarés »
Chronologiquement, c’est lui que j’ai écrit en premier. Je m’en souviens comme si c’était hier. C’était dans le cadre de l’atelier d’écriture « Mot à mot », sur Paris. Plus précisément, il s’agissait d’un « stage découverte », sur un week-end. C’était les 18 et 19 septembre 2010. C’était ma première fois. ☺
Joëlle Guillais nous avait donné une liste de mots. Il fallait en choisir un et se lancer, écrire, toussa…
J’ai choisi un morceau de phrase, qui allait devenir le titre de la nouvelle : « Dans les nuages égarés ».
Illustration de Chane |
J’ai pianoté, pianoté, pianoté comme un fou. Ça a donné la première moitié du futur texte.
Bon, je vais être franc : dans le cadre d’un atelier d’écriture, ce coup d’essai était complètement raté d’un point de vue technique.
C’était beaucoup trop long !
Il vaut mieux se restreindre à une ou deux pages, en atelier. C’est plus facile pour retravailler le texte, comme ça, et puis nous n’étions pas loin de 10 auteurs en herbe autour de la table. Donc, si on veut que chacun ait le temps de lire son propre texte, hein…
Mais moi, j’ignorais encore tout ça. L’écriture, c’était une libération. Les contraintes techniques, je ne connaissais pas. La relecture, encore moins. Les répétitions ? C’est quoi, ça ? Ah, tiens, oui, j’ai utilisé deux fois tel mot, et tel autre aussi…
J’étais encore un sol vierge, un univers entier s’ouvrait devant moi et je ne m’en doutais pas !
Au final, je n’ai pas eu l’occasion de retravailler « Dans les nuages égarés ». Par contre, j’ai écrit une « préquelle », intitulée « Une ère nouvelle ». Les deux nouvelles ont été rassemblées dans le numéro 2 du webzine Nouveau Monde, d’ailleurs.
Mais un jour, promis, je le ferai ! Je pense tirer un roman-feuilleton sympathique de cet univers dont je n’ai fait qu’esquisser les grandes lignes, à ce jour. Ce jour-là, ne vous inquiétez pas, j’en parlerai sur mon wordpress ainsi que via ma newsletter. Inutile de vous dire qu’on n’en est pas encore là ! :D
« Destination incorrecte »
Ce texte a été écrit dans le cadre de l’appel à texte pour le tout premier Tournoi des Nouvellistes organisé par le blog Nouveau Monde. Cela remonte à fin août 2012. J’ai retrouvé le mail ! J’utilisais encore ma boite perso à l’époque, et j’en étais resté à mon pseudonyme de forum : « Scalp ».
Aramis avait trouvé des similitudes dans mon style avec celui d’un autre auteur qu’il connaissait « Ne seriez-vous pas un aventurier de la Tour Sombre (…) ?», m’avait-il alors demandé.
Mon texte était court (2 400 mots), avec un postulat de base un peu absurde : pourrait-on un jour déménager des planètes entières ? Et quelles conséquences, si un accident fatal devait survenir ???
Bien sûr, ce texte n’est pas parfait. Les réactions de l’unique survivant ne sont pas assez développées en profondeur, elles manquent de relief. La conclusion est plate, un peu trop fade.
Pour autant, j’ai échoué aux portes de la finale ! Et cela a été l’occasion, pour moi, de m’entendre dire (pour la première fois de mon existence !) que mon texte était d’assez bonne qualité pour être publiable, à condition d’en modifier au moins la fin.
Là encore, un jour, je compte bien améliorer ce texte. J’avais d’ailleurs commencé à réfléchir à une nouvelle fin, mais un projet en entraînant un autre…
Ces deux textes peuvent désormais être qualifiés « d’œuvres de jeunesse », puisqu’elles remontent à, respectivement, 4 ans et demi et 2 ans et demi. Déjà !
Je pense avoir beaucoup progressé, depuis. En premier jet, bien sûr, mais aussi et surtout dans ma capacité à me relire, à me corriger. Petit à petit, l’oiseau fait son nid et acquiert des réflexes.
Mais quand je jette un coup d’œil dans le rétroviseur, je me dis que ces deux textes, même s’ils mériteraient un bon gros toilettage, comptent parmi ceux qui ont le plus marqué ma vie d’auteur en devenir !
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