Le 13 juillet sortait le tout frais recueil de Pascal Bléval intitulé "Chroniques d’une humanité augmentée". Vous pouvez d’ailleurs voir ce que j’en pense par ici.
J’ai profité de l’occasion pour poser quelques questions à ce jeune auteur prometteur.
J’ai profité de l’occasion pour poser quelques questions à ce jeune auteur prometteur.
Mais il ne s’est pas contenté de répondre à mon questionnaire. Il a également accepté de répondre à VOS questions ! N’hésitez pas à l’assaillir via les commentaires en fin d'interview, il se fera un plaisir de vous répondre et ce jusqu’au 31 juillet !
Place à la star de l’été

Bonjour Pascal et merci de m’accorder cette interview.
Si tu n’y vois pas d’inconvénient, on va continuer à se tutoyer. On ne va pas faire semblant, non plus !
Doris Facciolo : Pascal Bléval, tu ne t’en caches pas, est un nom de plume. Pourquoi avoir choisi un nom d’emprunt et pourquoi celui-ci ?
Pascal Bléval : Même si je n’ai aucune difficulté à
« porter » mon vrai nom, j’ai toujours trouvé qu’il faisait peu
vendeur. Ça ne s’explique pas. C’est une question de pur feeling. Ceci
dit, j’ai conservé mes initiales. De plus, j’ai opté pour un nom de
plume ayant une sonorité relativement proche de mon vrai nom. Ce nom de
plume, je l’ai trouvé en discutant avec quelques grenouilles (membres du
forum de bêta-lecture Cocyclics). L’idée du « blé » et du « val » m’a paru bien coller avec le fait que j’écrivais plutôt de la fantasy
à ce moment-là. Je compte bien continuer d’en écrire, d’ailleurs. Ce fut comme une évidence. Avant, il n’y avait rien, après, il y avait
« Pascal Bléval ». Pouf, génération spontanée. :D
DF : Écrire, tu fais ça depuis longtemps ? Qu’est-ce qui t’a donné l’envie de te lancer ?
PB : J’ai essayé d’écrire dès la fin de l’école primaire. Je venais de lire L’arbre de tous les ailleurs,
d’Enid Blyton. Je dis « essayer » parce que je me suis arrêté au bout
de quatre ou cinq pages : je n’avais fait que changer les noms des
personnages. Pour le reste, j’avais plus ou moins recopié le livre,
forcément en beaucoup moins bien. Je pense que j’avais voulu rendre
hommage à ce livre, qui m’avait fait rêver.
Puis, quand j’ai recommencé, au Lycée,
c’était plutôt pour matérialiser ces univers qui tentaient de pousser
les murs de mon crâne dans le but de se faire un peu plus de place. À
chaque âge ses raisons. :-)
Par la suite, j’ai eu une longue période
sans toucher à l’écriture. En l’espace de sept ans, je n’ai écrit
qu’une unique et courte nouvelle. J’avais d’autres choses en tête, on va
dire. Une femme et trois enfants ont débarqué dans ma vie et ça m’a un
peu chamboulé. ^^
Puis, j’ai vu le concours de roman
organisé par l’éditeur Barry Cunningham (Harry Potter). Je me suis lancé
à corps perdu dans l’écriture d’un roman intitulé « Les conteurs ». Je
buvais du café en rentrant du boulot, le soir, pour écrire jusqu’à
minuit voire 1h du matin quasiment tous les jours. Ça a duré plusieurs
mois à ce rythme, mais j’étais mal organisé, ça n’a donc pas aussi bien
avancé que si je le refaisais aujourd’hui. Notamment, je n’écrivais pas
dans les transports en commun, à l’époque.
Ce projet de roman était basé sur la
seule nouvelle écrite au cours des sept années précédentes : l’histoire
d’une caste d’hommes capable de faire revivre la flore en chantant,
accompagnés d’une lyre un peu spéciale.
Je n’ai pas fini le livre, même
aujourd’hui. Ou plutôt, il y a beaucoup de coquilles et d’incohérences
qui se sont entassées au fur et à mesure parce que je me suis lancé tête
baissée, sans prendre le temps de réfléchir. Mais je compte bien
reprendre ce roman un jour, même si cela impliquera certainement de le
réécrire complètement.
Le principal, c’est que cela m’a redonné
le goût de l’écriture. J’ai cessé de me donner de mauvaises excuses. Je
n’ai (presque) plus arrêté, depuis, et j’en suis heureux.
DF :
Ceux qui suivent ton blog, L’Auberge Blévalienne, savent que tu écris
tous les jours. Comment parviens-tu à garder un tel rythme ? Quel est le
secret ? Est-ce qu’il t’arrive de dormir ou fais-tu déjà partie de
cette « humanité augmentée » ?
PB : Il y a des moments moins actifs,
quand même. Je viens de traverser l’un de ces trous noirs, d’ailleurs.
Une période très chargée émotionnellement et en terme de masse de
travail, dans mon boulot alimentaire, m’a coupé toute motivation en ce
début juillet. Mais ça va repartir, je le sens. :-)
L’un de mes « secrets », c’est que je
profite de mes 1h de transport en commun – matin et soir – pour écrire,
dans un carnet ou dans des cahiers à spirale. Puis, une fois le repas
englouti et les enfants couchés, je recopie. Les meilleurs jours, je
peux écrire jusqu’à 1 700 mots en une journée, tout en me couchant à une
heure (relativement) correcte.
Le plus dur, pour garder le rythme, ce
n’est pas l’inspiration. C’est la motivation. Les coups de pieds au cul.
Faut se forcer, parfois. Quand j’ai un plan solide et que je suis
lancé, l’inspiration vient (presque) toujours.
DF :
Ton premier recueil de nouvelles, intitulé « Chroniques d’une humanité
augmentée », est sorti le 13 juillet, en autoédition. Pourquoi
avoir fait ce choix sans même le proposer à quelques maisons d’édition ?
PB : Il ne faut pas se leurrer : très
peu de maisons d’édition publient des recueils de nouvelles d’un auteur
unique. La plupart de celles qui publient des nouvelles le font dans le
cadre d’anthologies regroupant plusieurs auteurs différents. Pour les
autres, le temps d’attente entre l’envoi du manuscrit et le retour est
souvent très long. Infiniment long. En guise d’exemple, j’ai attendu
trois mois un contrat promis par une maison d’édition pour un de mes
futurs projets de science-fantasy, intitulé Terres Sombres.
Ne le voyant toujours pas arriver après un tel laps de temps, j’ai fini
par lâcher l’affaire. C’est le petit coup de pouce du destin qui m’a
fait basculer dans le côté sombre de l’édition, à savoir l’auto-édition.
L’édition traditionnelle, c’est trop long. Bref, tu m’as compris.
Mais surtout, la véritable raison
derrière le choix que j’ai fait, c’est que j’avais envie de tenter
l’aventure de l’indépendance. Je voulais avoir l’occasion de démarcher
un graphiste pro, une correctrice (également pro), de faire imprimer
moi-même mon livre, le tout selon mon propre calendrier. Mon bébé livre vient de pousser ses premiers cris sur la toile, le 13 juillet dernier, et j'en suis vraiment très heureux ! Je lui souhaite longue vie. :).
DF :
Certains lecteurs sont allergiques aux auteurs autoédités. Quels sont
tes arguments pour les convaincre que dans l’autoédition, tout n’est pas
mauvais ?
PB : Il y a de grands auteurs à succès
dans le vaste monde de l’auto-édition et de glorieux inconnus (qui le
resteront probablement à tout jamais) dans l’édition traditionnelle. Et
inversement.
Bien sûr, il y a de nombreux auto-édités
qui publient leur premier jet sur Amazon et sont satisfaits ainsi. De
la même façon, de nombreux aspirants auteurs envoient leur premier jet
aux comités de lecture des maisons d'édition. J’ai assisté à une séance
de lecture d’un de ces comités. J’ai même eu l’occasion de lire l’un des
manuscrits qui avait été transmis à la maison d’édition où j’effectuais
un stage. C’était autobiographique, c’était ennuyeux. Je ne me
prononcerai pas sur la qualité d’écriture, je ne m’en souviens pas
assez bien et je n’y connaissais pas grand-chose, à l’époque.
La différence entre Amazon et les
éditeurs traditionnels, c’est que ces derniers ne publient pas tout. Ils
trient parmi les textes qu’on leur envoie, à la recherche de la perle
rare. Puis ils font passer aux sélectionnés le redoutable barrage des
corrections éditoriales. Mais il y a dans tout ce processus une large
part de ressenti personnel, de subjectivité. De grands noms ont été
refusés à de nombreuses reprises avant qu’on leur donne leur chance.
Plus près de nous, Harry Potter n’a certes pas été accepté par le premier éditeur qui l’a eu entre les mains.
De mon côté, j’ai tendance à penser que le meilleur des juges, celui auquel il faut vraiment se fier, c’est le lecteur.
D’ailleurs, mon objectif n’est pas
d’être publié à tout prix, juste pour le plaisir de l’être. Mon objectif
est de fournir un produit le plus fini et le plus léché possible à mes
futurs lecteurs. C’est pourquoi j’ai confié la réalisation de la
couverture à un professionnel. C’est pourquoi une correctrice et de
nombreux relecteurs m’ont lu et relu avant publication,
afin d’améliorer mon premier jet, de le rendre le plus impeccable
possible. Au niveau de l’intrigue, du style, mais aussi de la mise en
page.
Et s’il fallait un dernier argument, je
parlerais de la charte de qualité de l’auto-édition qui en train de se
mettre en place, doucement mais sûrement, sous la houlette de Bruno
Challard. Ce genre d’initiative, qui existe déjà de l’autre côté de
l’atlantique, mérite qu’on s’y attarde. Le milieu de l’auto-édition est,
selon moi, en train de se professionnaliser. C’est le moment de s’y
intéresser, je pense, qu’on soit lecteur ou auteur.
DF :
Pour en revenir aux « Chroniques d’une humanité augmentée » :
l’apparence, la communication, les réseaux sociaux et l’amélioration des
performances humaines à l’aide de la technologie sont les principaux
sujets traités dans ton recueil. Sont-ce là des thèmes qui te tenaient à
cœur ?
PB : De plus en plus d’informations,
d’événements, transitent via internet. L’économie se dématérialise
chaque jour davantage. Je pense notamment à la monnaie (les exemples du
bit coin ou de l’amazon coin sont frappants, je trouve), mais également
aux échanges entre pays. La planète entière est connectée ! Les
distances entre les pays sont (d’une certaine façon) abolies. La
capacité à réagir rapidement est devenue un critère de sélection
draconien, y compris dans le monde du travail. Tarder un peu trop à
répondre à un mail important n’est pas sans conséquences. Mais comment
faisait-on, avant ?
Alors oui, en effet, l’apparition des
réalités augmentées et virtuelles est un phénomène qui m’interpelle. Qui
me fait réfléchir. Les quatre nouvelles qui composent « Chroniques
d’une humanité augmentée » sont clairement le fruit de cette réflexion.
J’ai voulu pousser l’idée de dématérialisation à son paroxysme, pour
voir où cela pourrait nous mener.
En fait, ce thème me tient à cœur depuis que j’ai visionné l’animé Serial experiment Lain (hé oui, un animé Japonais ^^’). L’histoire est centrée sur une adolescente timide, voire renfermée, du nom de Lain.
Dans le premier épisode, comme la plupart des autres filles de sa
classe, elle reçoit un mail d’une camarade qui vient de se suicider. Il y aurait une vie après la mort, sur internet !
Un thème étrange, des personnages qui ne le sont pas moins, des scènes
fortes. J’ai été passionné par le lien qui y était développé, entre
réalité physique et internet.
Je pourrais citer Ghost in the shell.
Je me rappelle également d’un animé (dont le nom m’échappe hélas) dans
lequel les personnages utilisaient des lunettes pour se connecter à
internet ou à la réalité augmentée. C’était un peu avant qu’on parle des
lunettes google. Et puis il y a .hack//Sign, un animé très prometteur
mais à l’intrigue hélas trop lente à se développer.
DF : Penses-tu que l’humanité se dirige vers cette voie du « tout électronique » comme décrit dans ton recueil ?
PB : C’est à peu près certain. Aussi
certain qu’on puisse l’être de ce que nous réserve le futur. Cela dit,
il suffit de voir comment nous imaginaient nos ancêtres d’il y a un
siècle pour comprendre qu’anticiper les évolutions humaines est un
exercice périlleux.
Néanmoins, je pense que la réalité
virtuelle jouera un rôle de plus en plus important dans nos vies. Le
fait de vivre, de se déplacer à travers le réseau, via un avatar, ne me
paraît pas irréaliste à horizon trente ans. Et pourquoi pas ? Travailler
depuis son domicile présente l’inconvénient de se couper de ses
collègues. Utiliser un avatar, au sein d’une entreprise virtuelle,
permettrait de recréer ce lien tout en éliminant l’une des plaies
majeures des métropoles actuelles : les trajets domicile – travail. À vue de nez, cela me paraît positif ou, en tout cas, pas forcément négatif.
DF : Prévois-tu d’être présent sur des salons pour promouvoir ton livre, même en dehors d’un stand ?
PB : Je suis du genre réservé. Il va
falloir que je me motive sacrément pour le faire. Mais, oui, c’est
prévu. Encore une fois « faut se forcer, parfois ». C’est pour la bonne
cause ! :-)
Rencontrer ses lecteurs, c’est comme faire une tournée pour un chanteur, non ? Qu’en penses-tu, Doris ? :D
Rencontrer ses lecteurs, c’est comme faire une tournée pour un chanteur, non ? Qu’en penses-tu, Doris ? :D
DF : Une édition reliée est-elle prévue ? Des séances de dédicaces ou des dédicaces sur commande sont-elles possibles ?
PB : Je compte passer par Createspace
dans un premier temps. Il s’agit du service d’impression à la demande
d’Amazon. Je suis bien conscient que, à lui tout seul, mon recueil est
un peu court pour être édité en version papier de façon plus
traditionnelle via un imprimeur. Mais à terme, je compte regrouper
plusieurs recueils pour obtenir un livre suffisamment volumineux pour
être rentable en papier. Alors, des dédicaces sont envisagées, bien sûr.
Enfin, si tant est que j’aie des lecteurs et qu’ils soient demandeurs de
dédicaces. Je vous préviens tout de suite : je n’ai pas une magnifique
écriture. ^^
DF : Quels sont tes projets, actuellement ?
PB : Je commence à réfléchir à la façon
dont je vais réécrire la novella qui constituera ma seconde publication Amazon. Celle-ci sortira le 15 octobre prochain, si tout va bien. Le
titre (provisoire) en est « Le chant de l’arbre-mère ». Le texte est
déjà écrit, mais un peu court. J’ai déjà quelques idées pour le rendre
plus dense. J’espère avoir fini l’écriture fin août maximum, de façon à
laisser un peu de temps à mes relecteurs, à la correctrice et au
graphiste, pour la couverture.
En parallèle, je poursuis l’écriture de Terra Nova,
une série SF que je partage gratuitement sur mon wordpress, à raison
d’un épisode de 1 000 mots environ, toutes les deux semaines.
Après, beaucoup d’autres projets sont dans les starting blocks : notamment un projet science-fantasy d’envergure, dont le titre provisoire est Terres Sombres.
Une histoire de fées, de magie, de démons et de voyages spatiaux. Le
premier tome est écrit, mais seulement en premier jet. Il y a encore pas
mal de travail à effectuer avant qu’il soit présentable. Il sortira par
épisodes, constitués chacun d’une nouvelle de taille moyenne, ce qui
veut dire une trentaine de pages word environ. C’est la taille standard
pour ce genre de format.
En conclusion, trop de textes à écrire, pas assez de temps !
Merci pour cette interview, Doris. Merci
d’avance (et infiniment) à mes futurs lecteurs. J’ai hâte de lire vos
premiers commentaires, j’avoue. :-)
N’hésitez pas à me contacter sur mon blog ou par email, sur pascal.bleval@gmail.com.
N’hésitez pas à me contacter sur mon blog ou par email, sur pascal.bleval@gmail.com.
D’ailleurs, si vous avez des questions
complémentaires, vous pouvez les ajouter en commentaires de cette
interview. Faites-vous plaisir. ;)
À vous la parole !
Merci pour cette tribune, Aramis. :)
RépondreSupprimerMerci à toi pour ton talent et à Doris de t'avoir torturé à coup de questions ! ;-)
RépondreSupprimerLa séance de torture était plutôt agréable, en fin de compte. :D
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